Publié dans Société

Nutrition - La pauvreté alimentaire gagne de l’ampleur ! 

Publié le vendredi, 27 juin 2025

Touchant non seulement les familles démunies mais aussi celles ayant des connaissances nutritionnelles limitées. La pauvreté alimentaire constitue un phénomène qui prend de l’ampleur ces derniers temps. Il s’agit de l’incapacité à accéder régulièrement à une alimentation suffisante, équilibrée et de qualité. Elle combine l’insécurité alimentaire, la pauvreté monétaire et la pauvreté nutritionnelle. Selon les statistiques émanant de l’ONG HAFA, 24 % des enfants sont en pauvreté alimentaire sévère à Madagascar, c’est-à-dire qu’ils ne consomment que 2 des 8 groupes alimentaires essentiels à leur développement. Ces groupes alimentaires se composent de lait maternel, céréales, racines, tubercules et bananes plantains, légumineuses, fruits à coque et graines, produits laitiers, aliments carnés (viande, volaille et poissons), œufs, fruits et légumes riches en vitamine A, ainsi que d’autres fruits et légumes. 

 

Pour atteindre la diversité alimentaire minimale nécessaire à une croissance et à un développement sain, les enfants doivent consommer au moins des aliments issus de 5 groupes alimentaires parmi les 8 définis. « Tous les aliments ayant un bon goût ne sont pas forcément sains. Aussi, certains aliments ne vont pas ensemble puisqu’ils n’apportent pas les éléments nutritifs dont le corps a besoin, à l’exemple du riz avec des pates ou du riz avec de la pomme de terre », illustre Saraha Henintsoa Hasiniaina, directeur exécutif de l’ONG HAFA.

L’éducation nutritionnelle comme issue

« Certains parents donnent de l’argent à leurs enfants afin que ces derniers choisissent eux- même leur goûter. Les enfants achètent des encas qui n’apportent rien à leur développement, souvent bourrés de produits chimiques », constate notre interlocutrice. D’un autre côté, bon nombre de ménages ne savent pas cuisiner correctement. « Ils préparent l’achard la veille ou font trop cuire les carottes, des pratiques qui réduisent les éléments nutritifs dans les légumes », ajoute-t-elle. Ces ménages ont pourtant les moyens de s’acquérir des ingrédients nécessaires pour s’assurer d’une bonne nutrition, mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Face à cette situation, les intervenants optent pour l’éducation nutritionnelle et l’école des parents. Les séances y afférentes permettent de conscientiser les parents sur les méfaits de la pauvreté alimentaire, notamment sur les enfants. Le retard de croissance, l’insuffisance pondérale, l’émaciation, la vulnérabilité aux maladies, les carences en micronutriments, les faibles performances scolaires et la fatigue en font partie. Une fois adultes, les enfants atteints de la pauvreté alimentaire sont moins productifs.  

Pour information, la malnutrition se traduit par un déséquilibre entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de l’organisme, tandis que la pauvreté alimentaire est une forme spécifique de pauvreté liée au manque d’accès régulier à une alimentation suffisante, variée et nutritive pour mener une vie saine et active. Les chiffres sont conséquents dans la Grande île, avec deux familles sur 3 qui n’ont pas accès à une alimentation diversifiée pour leurs enfants. Aussi, un enfant sur 3 ne consomme pas de protéines animales (viandes) sur une base hebdomadaire. Ces enfants vivent mais ne s’épanouissent pas...

 

Patricia R.

Fil infos

  • Lake Village Ivato - Les appartements désormais mués en… cités universitaires
  • Actu-brèves
  • Présidentielle anticipée - La HCC assouplit le délai constitutionnel de 60 jours
  • Loi de Finances 2026 - Quand le budget trahit le renouveau
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Pluie d’abrogations au ministère des Finances et celui de l’Education nationale  
  • UE- Madagascar - Vers un dégel des certains financements 
  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Soixante jours !
    Les deux semaines qui ont vu la présentation des membres du nouveau Gouvernement, sous la houlette du Premier ministre, chef du Gouvernement Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo, arrivent bientôt à leur fin. Onze jours se sont écoulés, il reste quarante neuf jours des soixante jours, temps imparti dicté par le président de la Refondation, colonel Michaël Randrianirina, lors de son discours d’installation dudit Gouvernement le 28 octobre 2025 au palais d’Etat d’Iavoloha. En effet, le Chef de l’Etat Randrianirina a donné, d’un ton ferme, soixante jours francs aux nouveaux membres du Gouvernement de faire leurs preuves, de quels bois ils brûlent, selon une certaine expression ! Le Président de la Refondation de la République se démarque du sentier battu en réduisant la « période de grâce » ou « d’essai » à 60 jours au lieu de 100 traditionnellement appliquée. L’origine des « Cent jours » remonte à l’Empire, phase de l’Histoire…

A bout portant

AutoDiff